Si La Fontaine m’était conté…Par Jean-Paul Lucet Le mercredi 28 juillet à Agathos

A l’occasion du 4e centenaire de la naissance de La Fontaine, la résidence Agathos organise pour sa 5ème édition des Nuits d’Agathos une soirée exceptionnelle autour des plus belles fables de Jean de La Fontaine. Le fabuliste le plus célèbre de France, auteur du Corbeau et du Renard ou de la Cigale et la Fourmi est né le 8 juillet 1621 à Château-Thierry dans la campagne picarde.

– Les oeuvres de Jean de la Fontaine

En 1654, La Fontaine publie sa première comédie : l’Eunuque, adaptée du poète latin Térence. La mort de son père, en 1658, le laisse dans une situation financière inconfortable qui le conduit à chercher un protecteur. Il le trouve alors en la personne de Nicolas Fouquet, surintendant des finances pour qui il compose plusieurs œuvres dont des ballades, des sonnets et le poème héroïque Adonis en 1658. Le poète fréquente alors les sociétés précieuses et rencontre d’autres grands artistes dont Charles Perrault et Molière. Il vit entre Paris et Château-Thierry, sa ville natale, où il exerce notamment la charge de maître particulier des eaux et forêts.
Lorsque Fouquet tombe en disgrâce en 1661, La Fontaine lui reste fidèle et prend sa défense avec sa poésie dans l’Elégie aux nymphes de Vaux en 1662 et l’Ode au roi l’année suivante. Suite à ces publications, le poète préfère s’exiler quelques temps à Limoges. Pendant ce voyage, il écrit à sa femme une série de lettres qui seront publiées en 1663 sous le titre la Relation d’un Voyage de Paris en Limousin et qui rassemblent des descriptions des paysages et villes traversés. A son retour à Château-Thierry quelques mois plus tard, La Fontaine courtise la duchesse de Bouillon et la persuade de devenir sa nouvelle protectrice. Elle lui permet en 1664 d’obtenir à Paris le poste de gentilhomme servant chez sa nouvelle bienfaitrice, la duchesse d’Orléans. Il connaît alors le succès dans les salons et publie de nombreuses œuvres, dont les trois recueils de Contes et Nouvelles en Vers publiés en 1665, 1666 et 1671. Il s’essaie aussi au roman avec Les amours de Psyché et de Cupidon (1669).

– Les Fables de la Fontaine

En 1668, La Fontaine publie son premier recueil de Fables qui connaît un immense succès. Il rassemble 124 fables dédiées au Dauphin, fils de Louis XIV. Le poète y met en scène des animaux pour critiquer les hommes et dénoncer les grands problèmes de son époque. En 1678 et 1679 paraissent deux autres recueils de Fables, contenant 87 fables supplémentaires. Ses Fables, appréciées des petits comme des grands, restent actuelles grâce à la simplicité de leur langue et à leur forme imagée. En effet, même si de nos jours la censure a disparu, la stratégie narrative adoptée par La Fontaine – utiliser des animaux pour représenter les grands traits moraux des êtres humains – reste toujours aussi astucieuse et drôle. Le fabuliste a souvent puisé son inspiration dans des fables plus anciennes, écrites par Ésope, Horace ou encore Pilpay, et il a renouvelé ce genre en en réinventant totalement la forme : le court récit devient alors un élément essentiel, au même titre que l’est la morale didactique qui le conclut. Le corbeau et le renard, La cigale et la fourmi, Le lion et le rat, Le loup et l’agneau sont parmi les fables de La Fontaine les plus connues.
Au total, près de 248 fables sont attribuées à Jean de la Fontaine, dont 243 sont tirées des trois recueils qu’il a publié entre 1668 et 1694. Pour mieux s’y retrouver, les trois recueils ont par la suite été divisés en 12 livres (numérotés en chiffres romains de I à XII). De par sa maîtrise de l’art poétique et de son manque d’intérêt pour la prose, Jean de la Fontaine a écrit ses fables sous la forme de vers. Plusieurs d’entre elles telles que La cigale et la fourmi ou Le Corbeau et le Renard ont été reprises d’œuvres de l’Antiquité, et en particulier du grec Ésope, considéré par beaucoup comme le premier fabuliste. Le dernier recueil des Fables de la Fontaine est publié en 1694, soit moins d’un an avant le décès de l’auteur.