Loin du conformisme mou et du consensuel, la revue Conférence…
Les revues hebdomadaires généralistes françaises sont soumises au diktat de la médiocratie de la presse : toute l’année ronde nous avons droit à la vie sexuelle des Français, au classement des hôpitaux, aux écoles de nos enfants, au salaire des fonctionnaires, etc…à droite comme à gauche. Les revues littéraires, artistiques ou plus généralement culturelles sont également souvent bien monotones. On découvre vite, passé l’intérêt de la première rencontre, la découverte des auteurs et des textes, l’enthousiasme envers la qualité des photos ou des illustrations, la trame, comme au théâtre lorsque l’œil glisse dans la coulisse. Le choix des sujets est issu du consensus, du conformisme, du marketing. On se fiche de l’opinion de Bernard-Henri Lévy sur la guerre en Syrie, ou la critique de tel auteur bien pensant contre le pape… un peu d’imagination, de goût, de distance et de perspective que diantre ! De liberté ! Foin des copinages et renvois d’ascenseurs, des nominés et des primés. Saveur, intelligence, non-conformisme sont des mots qui trouvent une résonance dans la revue Conférence, qui a pour exergue une phrase de Montaigne : « Le plus fructueux et naturel exercice de notre esprit, c’est à mon gré la conférence… La cause de la vérité devrait être la cause commune… ».
Soyons donc hédonistes, efficaces ; assumons, quoi !
Donc la mort sans rituel, l’homme sans destin, la vie sans provenance
(traçabilité des poules/anonymat des pères)
ma main mise sur tout : le sperme, l’ovocyte, l’organe du mourant, l’enfant juste conçu… »
Ouf ! cela décoiffe, on n’avait plus l’habitude d’écrits qui réclament la tendresse, l’amour et la fraîcheur. Des récits de voyages, des passages de journaux nous emmènent loin, et tout près. Christophe Carraud qui dirige cette revue est un des auteurs majeurs avec feu Maurice Chappaz, beaucoup d’auteurs italiens, des références à la Grèce antique, la chrétienté, notre culture classique. C’est une réflexion sur le temps présent, mais, répétons le, sans aucun souci d’actualité ou de mode, guidée par le cœur et l’esprit.
Frederic d’Agay