Le 5 octobre : Anniversaire de Roland Garros (5 octobre 1888 – 4 octobre 1918)
La popularité du jeune aviateur décolle lorsqu’il traverse pour la première fois la Méditerranée le 23 septembre 1913, de Fréjus à Bizerte, en Tunisie, sans escale et en moins de huit heures. Roland Garros devient la coqueluche du Tout-Paris mais ne va pas s’en tenir là…
Né à la Réunion le 6 octobre 1888, dans la famille d’un avocat, il a passé son enfance en Cochinchine avec ses parents avant d’être envoyé au collège en métropole.
Hélas pour lui, la longue traversée maritime est à peine achevée qu’il est atteint de pneumonie, une lourde maladie que sa volonté de fer lui permet de surmonter grâce à la pratique intense des sports.
As de l’aviation, As de la mécanique
Fasciné par la mécanique, il fonde une entreprise de voitures avant de découvrir l’aviation en 1909, l’année où Louis Blériot traverse la Manche.
Il en fait son métier, d’abord en intégrant une équipe d’aviateurs qui fait des exhibitions à travers les États-Unis, puis en multipliant les meetings, les premières, et les compétitions devant des foules enthousiastes, atteignant parfois 100 000 personnes en France, en Europe, mais aussi en Amérique du Sud où il laisse une marque durable.
Sa popularité décolle lorsqu’il traverse pour la première fois la Méditerranée le 23 septembre 1913, de Fréjus à Bizerte, en Tunisie, sans escale et en moins de huit heures. Le jeune homme devient la coqueluche du Tout-Paris.
Naissance de l’aviation de chasse
Au début de la Grande Guerre, rien n’est encore prévu pour transformer les avions en armes de combat.
Roland Garros, habile mécanicien, met donc au point avec son ami Raymond Saulnier, ingénieur aéronautique, un dispositif qui permet de tirer à la mitrailleuse à travers le champ de l’hélice !
Le dispositif, au point dès janvier 1915, va révolutionner l’aviation militaire. Il sera copié par les Allemands et amélioré par le constructeur Anthony Fokker qui synchronisera la mitrailleuse avec l’hélice.
En attendant, le jeune inventeur sert comme pilote de chasse. Il remporte des victoires mais s’écrase au sol et est fait prisonnier dès avril 1915.
Roland Garros arrive à échapper à la surveillance renforcée dont il est l’objet et s’évade le 15 février 1918 dans des conditions rocambolesques. Malgré une santé dégradée, il reprend du service et sera abattu le 5 octobre 1918, la veille de ses 30 ans.
Roland Garros étant un membre éminent du Stade Français et l’ami de son président, son nom est choisi pour le nouveau stade de tennis destiné par la France à accueillir « sa » coupe Davis.
Inauguré à la porte d’Auteuil, sur la limite sud-ouest de Paris, le 18 mai 1928, ce stade et la compétition internationale qui lui est attachée vont offrir à l’aviateur une célébrité planétaire et paradoxale dans le milieu très terrien du tennis.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’histoire de celui qui a donné son nom à l’un des stades les plus mythiques de la planète tennis n’est pas si connue que ça. Et il faut reconnaître qu’il est assez inattendu que le patronyme d’un aviateur – car c’est pour cette raison que le dénommé Garros est passé à la postérité – soit associé à un site où l’on pratique le tennis. C’est l’une des originalités historiques des Internationaux de France et un hommage mérité à un homme qui fut un pionnier et un héros.
Roland Garros n’a pratiquement pas pratiqué le tennis même si c’est un sportif accompli. Dans sa jeunesse, il s’est distingué en football, rugby ou cyclisme, la petite reine lui permettant même de recouvrer des capacités respiratoires affaiblies par une pneumonie à l’âge de 12 ans.
Mais pour ce garçon né à Saint-Denis de la Réunion le 6 octobre 1888, diplômé de HEC, créateur d’entreprise à 21 ans – une concession automobile non loin de l’Arc de Triomphe – le choc de sa vie a lieu en août 1909. Invité en Champagne par un ami, il assiste à son premier meeting aérien et tombe totalement sous le charme de ces folles machines. Comme Garros ne fait jamais rien à moitié, il s’achète immédiatement un appareil, apprend à le piloter tout seul, puis passe ensuite son brevet.