Le 16 Octobre 708 : Fondation du sanctuaire du mont Saint-Michel !
Le 16 octobre 708 : Fondation du sanctuaire du mont Saint-Michel
Le 16 octobre 708, au temps des rois mérovingiens, si l’on en croit le récit d’un moine du haut Moyen Âge, un évêque d’Avranches du nom d’Aubert dédicace un sanctuaire en l’honneur de l’archange Saint Michel.
Ce sanctuaire est situé sur le mont Tombe, au milieu d’une vaste baie ouverte sur la Manche.
Régulièrement agrandi et embelli au fil des siècles, jusqu’à nos jours, le sanctuaire va devenir l’un des plus célèbres lieux de pèlerinage du monde sous le nom de mont Saint-Michel
Mont Saint-Michel
La «Merveille de l’Occident»
Entre Bretagne et Normandie, à l’embouchure du Couesnon, le Mont Saint-Michel fut, il y a un millénaire, un haut lieu de la chrétienté occidentale, en concurrence avec Rome, Jérusalem et Saint-Jacques de Compostelle.
En 2001, le site a renoué avec ses origines monastiques avec l’installation de frères et soeurs des Fraternités monastiques de Jérusalem dans l’ancien logis abbatial. Mais c’est évidemment l’activité touristique qui l’emporte de très loin (3 millions de visiteurs par an). Des travaux de désensablement et le remplacement de la digue routière par une passerelle piétonnière devraient le rendre à son insularité.
Dès les temps mérovingiens, on note la présence d’ermites ou de moines sur les deux monts granitiques qui se dressent dans la baie du Couesnon : Tombe et Tombelaine.
La tradition attribue à Aubert, évêque de la ville voisine d’Avranches, la dédicace d’un premier sanctuaire, le 16 octobre 708, sur le mont Tombe.
Grâce à l’afflux de pèlerins et à sa situation exceptionnelle qui le met à l’abri des invasions (y compris pendant la guerre de Cent Ans), le sanctuaire ne va cesser de prospérer tout au long du Moyen Âge.
En 966, à la demande du duc de Normandie Richard 1er, des moines bénédictins de l’abbaye de Saint-Wandrille s’établissent sur le rocher, en remplacement des chanoines. Ils bâtissent une première église, Notre-Dame-sous-Terre, puis, entre 1060 et 1080, l’église abbatiale, chef-d’oeuvre de l’art roman.
L’abbaye s’illustre surtout dans l’étude et la copie de manuscrits (14 000 sont encore conservés dans le beau musée du Scriptorial d’Avranches !).
Le mont Saint-Michel atteint sa plus grande gloire sous la direction de Robert de Thorigny, élu abbé en 1154. Au siècle suivant, le roi de France Philippe Auguste, tout à sa joie d’avoir repris aux Anglais la Normandie, fait une grosse donation au monastère. Il s’ensuit la construction de remparts ainsi que de nouveaux bâtiments en style gothique au-dessus des précédents. C’est la « Merveille » dont la silhouette domine le mont (aumônerie, salle des hôtes, réfectoire, cellier, salle des chevaliers, cloître). Sa construction se déroule de 1211 à 1228.
Le monastère résistera aux Anglais pendant la guerre de Cent Ans, sous le règne de Charles VII. En décrépitude à la veille de la Révolution, il est bientôt transformé en prison d’État. C’est seulement en 1874 qu’il sera repris par l’administration des Monuments historiques.