Joyeux Noël à toutes et à tous !
Merveilleux Noël à vous et à tous ceux que vous aimez…!
Les fêtes de fin d’année est une période merveilleuse de l’année où nous célébrons la foi, la famille et la tradition d’offrir des cadeaux avec la chaleur et l’amour de l’esprit de Noël. Cette période importante de l’année est une excellente occasion de faire savoir aux gens que vous tenez à eux.
Le plus beaux des cadeaux cette année c’est que nous soyons réunis avec nos proches pour partager cette belle fête de Noël dans la joie .
Que cette soirée soit une fenêtre ouverte sur un grand bonheur !
Joyeux Noel !
Noël, c’est la joie des enfants et la réunion familiale annuelle.
C’est aussi la fête principale des provençaux. Rite et cérémonial
ordonnent tous les temps de la fête qui s’échelonne, sur une
période dite « calendale », du 4 décembre (1) au 2 février (2).
Noël en Provence n’est pas Noël comme ailleurs.
Dans ses « Mémoires et Récits », F. Mistral dit « que la veille
de Noël on dételle tôt ». Cette coutume est toujours respectée
(l’après-midi du 24 décembre étant souvent chômée). Le 26
décembre, lendemain de Noël, est jour férié en Provence. Mais
le point fort de cette fête demeure le soir du 24 décembre avec
toutes ses croyances, ses superstitions, ses coutumes qui
viennent du plus profond de la Provence ancestrale.
Les provençaux célèbrent Noël avec dévotion, ils vénèrent
l’héritage parvenu de la nuit des temps et savent ce que veut dire « TRADITION ».
LA TABLE
La table du soir de Noël doit
être dressée à l’aide de trois
nappes blanches ; y figurent
trois chandeliers, trois « sietoun »
de blé. Y figure également
le pain calendal (fait de pure
farine de blé), formé d’une
boule centrale avec douze
autres autour ; il est piqué en
son centre de verbouisset (petit
houx des collines) symbole de
renaissance. Et en fin de repas,
les treize desserts.
Les chiffres trois et treize, lors des
fêtes calendales, affirment sans
cesse l’évidence religieuse.
Le chiffre 3 rappelle la Sainte
Trinité :
-trois nappes.
-trois soucoupes de blé.
-trois chandeliers.
-trois tours de table avant de
poser « cacho fiò ».
-trois aspersions de vin cuit sur la
bûche.
Le chiffre 13 symbolise le Christ
et les apôtres :
-le pain calendal.
-les desserts.
LES TROIS
NAPPES
Le repas de la veille de Noël, le
« gros souper », est servi sur une
table recouverte de trois nappes
blanches. La nappe blanche est
marque de grand cérémonial, de
fête et signe de pureté.
Au moment de partir à la messe
de minuit ou d’aller se coucher
pour ceux (les anciens souvent)
qui ne s’y rendent pas, la table
reste mise avec ses desserts ;
on prend soin, alors, de relever
les quatre coins des nappes
afin d’empêcher les mauvais
esprits d’y grimper et de jeter des
sorts aux victuailles. En effet une
communion avec les disparus
s’instaure ce soir là et on sait
que, lorsque la pièce principale
où est dressée la table sera vide,
les âmes des défunts viendront à
leur tour partager les desserts.
Au retour de la messe, il n’est
pas interdit de grignoter encore
les desserts. Les nappes auront
été remises en place au préalable
mais elles seront encore relevées
au moment du coucher.
Soyons catégorique, la tradition
provençale ne connaît point de
réveillon.
BLÉ DE SAINTE
BARBE
Blé semé le 4 décembre, dans
trois soucoupes « sietoun ». Ils
ornent la table et la crèche.
La qualité de la germination et
de la croissance du blé sera la
prédiction d’une année plus ou
moins prospère.
Cette coutume, héritée de la
Provence romaine, où l’on faisait
germer le blé en décembre
pour marquer le renouvellement
de la nature dans la phase du
solstice d’hiver, est, à l’évidence
aujourd’hui, une des traditions
calendales les mieux conservées.LES
CHANDELIERS
Les trois chandeliers de la table
du soir de Noël ne sont pas là
comme décoration, mais éclairent
tout naturellement la table. Nous
retiendrons seulement que ce
soir là, si la flamme tournait vers
quelqu’un, cela était de mauvais
augure…
Aujourd’hui, l’électricité nous
éclaire mais les chandeliers
demeurent, immuablement, sur
la table le soir du 24 décembre.LA PLACE DU
PAUVRE
Dans certaines familles une
place est réservée à la table de
Noël au cas où un malheureux
se présenterait ; dans d’autres,
on réserve seulement une part.
D’ailleurs autrefois la porte de la
maison n’était jamais verrouillée
ou « barrado » (fermée avec la
barre) le soir de Noël.ROSES DE JÉRICHO OU
ROSES DE
NOËL
Autre tradition de Noël : la « Rose
de Jéricho » dite « rose de Noël »,
« Rose de Judée » ou « Fleur de
Judée », dont le nom scientifique
est Sellaginella Lepidophylla ;
placée dans un verre d’eau, elle
s’épanouit pour être exposée
sur la table de Noël. Son
épanouissement dure cinq à dix
jours. Sitôt cette période écoulée,
la retirer de l’eau, la placer dans
un lieu chaud, et la plante se
recroqueville à nouveau, elle peut
resservir des années durant.
Cette plante figure nettement sur
la liste des objets de dévotion ;
elle a donc une valeur religieuse,
un caractère sacré reconnu. Les
croisés furent les premiers à
importer la Rose de Jéricho en
Europe.LES TREIZE DESSERTS
Actuellement, à Aix, on ne connaît
pas un repas de Noël sans
calisson. L’association Fouque,
l’Escolo Felibrenco Li Venturié,
les Pâtissiers de la Coupo Santo
et l’Union des Fabricants des
Calissons d’Aix ont décidé,
d’un commun accord, en 1998,
d’affirmer la particularité aixoise
en déposant une liste précise des
13 desserts aixois afin de pouvoir
répondre aux demandes toujours
aussi nombreuses.
Ce travail a eu pour but de
donner collectivement une liste
de référence et non, pour les
initiateurs de cette démarche,
de s’approprier les 13 desserts.
Cette liste, désormais, fait foi et
contribue à éviter des erreurs et
autres aberrations.
Voilà donc la liste de ces treize
desserts aixois :
– Dattes
– Le gibassié (pompe à l’huile
d’olive)
– Nougat noir
– Nougat blanc
– Les quatre mendiants : les
amandes, les figues, les raisins
secs, les noix (ou noisettes)
– Calissons d’Aix
– Pâte de coing
– Raisin blanc (servant)
– Melon de Noël (verdau)
– Orange (ou mandarine)
Les 13 desserts sont grignotés
pour occuper la veillée jusqu’à
la messe de minuit. Les desserts
restants seront consommés
dans les jours suivants…
LE VIN CUIT
LOU SAUVO-CRESTIAN
L’heure du départ pour la
traditionnelle messe de minuit est
venue. Avant de partir, souvent à
pied, les anciens avalaient une
gorgée d’une de ces liqueurs
pour se donner de l’entrain.
Au cours de cette messe,
chantée en provençal, a lieu
les offrandes des produits de la
terre et de la mer, produits du
paysan, du berger, du pêcheur.
Il y a également le pastrage :
l’agneau, dernier né de l’année,
est enrubanné et porté soit dans
une petite charrette tirée par
une brebis et accompagnée de
bergers soit dans les bras d’un
de ces derniers.
Pendant cet office sont chantés
les célèbres noëls provençaux
dont ceux de Nicolas Saboly :
« Lei pastourèu », « Li a proun de
gènt », « Pastre dei mountagno »,
« Pèr noun langui long dóu
camin ». La messe de minuit
est souvent précédée d’une
veillée où se succèdent noëls,
lectures et musique au galoubettambourin.
Aujourd’hui des messes de
minuit sont encore célébrées
dans la tradition provençale.LA MESSE DE MINUIT
Les provençaux ne laisseront
pas passer le mois de janvier
sans assister au moins une fois,
sinon plus, à la représentation de
la « Pastouralo ». Les pastorales
sont nombreuses. Paul Nougier
en a recensé plus de deux cent
cinquante. Il s’en écrit encore.
Le drame le plus réputé est
celui d’Antoine Maurel, de
Marseille, qui se joue depuis
1844. C’est la représentation
anachronique et extrapolée en
Provence de la naissance du
Christ, accompagnée de maintes
péripéties. Les comédiens, tous
amateurs, portent les costumes
régionaux des années 1800 –
1830, en usage avant que la
vapeur facilite l’acheminement
de la mode parisienne à travers
nos provinces.
La pastorale Maurel est une
excellente étude des mœurs de
l’époque dont certaines sont
encore conservées. Parties de
Marseille, les pastorales sont
jouées maintenant un peu partout
en Provence, mais Marseille et le
Pays d’Aix en restent le berceau
où les troupes sont nombreuses.
Prenant la suite du Cercle
Saint Mitre en 1941, l’Effort
Artistique donne tous les ans une
représentation fort appréciée à
Aix-en-Provence.LA PASTORALE
Depuis 1934, la foire aux santons propose aux
aixois le large éventail de personnages qui prennent
place dans la crèche. Les maîtres santonniers, des
plus réputés, y ouvrent leur étal, le choix et la qualité
se côtoient dans un égal bonheur.
La foire aux santons, après s’être tenue en différents
points de la ville (sur la place de Verdun il y a déjà
plus de quarante ans), dresse aujourd’hui ses
baraques sur la place Jeanne d’Arc durant tout le
mois de décembre.
La ville de Marseille possède la plus ancienne foire
aux santons (1803) ; elle se tient actuellement sur le
haut de la Canebière.
D’autre villes ou villages ont également aujourd’hui
leur foire aux santons et les expositions ou « foire »
d’un jour ou deux se sont multipliées ces dernières
années un peu partout.
Mais ces manifestations sont très éloignées des
authentiques et ancestrales Foires aux Santons
d’Aix et de Marseille.
La Foire aux Santons d’Aix, modeste mais d’une
qualité rare, demeure sans nul doute la plus belle
vitrine de l’art santonnier. Son inauguration, le
dernier dimanche de novembre ou le premier
de décembre, est précédée par la traditionnelle
messe des santonniers célébrée en provençal et
animée par des chants provençaux et galoubets et
tambourins.
LA FOIRE AUX SANTONS
La crèche est mise en place sur
un meuble de la pièce principale
de la maison, on la trouvait
autrefois très souvent sur la
« mastro » (le pétrin).
Elle reste en place du 24
décembre au 2 février. Doivent
obligatoirement y figurer :
Enfant Jésus, Sainte Vierge,
Saint Joseph, le bœuf, l’âne,
l’ange Boufarèu, les trois rois,
les bergers, puis au cours des
années on peut ajouter le ravi, le
meunier, le rémouleur, l’aveugle
et son fils, le tambourinaire… Tous
ceux qui portent fruits, légumes,
bois, tous les petits métiers
d’antan et activités agraires en
Provence dans la première moitié
du XIXéme siècle. Le nombre de
santons est illimité. On dispose
aussi étable, maisons, moulin,
pont… troupeau. Attention à la
perspective, ne pas mélanger
les santons petits et plus
grands. Tenir compte que les
accessoires soient à peu près à
l’échelle. Sont nécessairement
interdits dans une crèche
traditionnelle provençale, tout
objet en matière plastique
ou tout sujet anachronique ;
également, jamais de guirlandes
étincelantes et multicolores.
Les matériaux utilisés pour la
construire doivent être naturels :
pierres, terre, verdure, mousse,
sable, branches… Des cartons
supportent généralement le relief.
Recommandations particulières :
– placer l’Enfant Jésus dans la
nuit du 24 au 25 décembre
– mise en place des Rois le jour
de l’Epiphanie (aujourd’hui, le
premier dimanche de janvier
mais en fait… toujours le 6 !).
Puis ne pas oublier de
faire figurer dans la crèche
provençale : le « sietoun » de blé
de Sainte Barbe, une veilleuse,
une étoile.LA CRÈCHE
La marche des rois à Saint-Sauveur, qui est une
tradition très ancienne, se compose de la pastorale,
dite de Charbonnier, et de la « Marche des Rois »
proprement dite. Elle a lieu généralement le
deuxième dimanche de janvier ; y prennent part les
Petits Chanteurs d’Aix et l’Harmonie Municipale.
La Pastorale de Charbonnier, par laquelle débute
la cérémonie, est une suite de noëls de Saboly, de
l’Abbé Bruel, etc.… dont Paul-Etienne Charbonnier
(1796-1872) s’est contenté de faire l’arrangement.
Après la Pastorale, on entend « La Marche des
Rois ». Connu sous le nom de « Marche de
Turenne », Castil-Blaze voulait que cet air fût de Lulli,
mais on ne l’a jamais retrouvé parmi les marches
réglementaires fournies par lui au Roi.
Après la marche des rois et une marche triomphale
interprétées aux grandes orgues renforcées par
l’harmonie, on entend l’Aubade donnée par le
galoubet et le tambourin. Puis c’est l’Adoration.
Souvent attribuée à Charbonnier, elle serait de
Joseph Supriés, né à Cotignac en 1761 et mort à
Aix en 1822 après avoir été, dès 1786, organiste à
Saint-Sauveur. Charbonnier se serait contenté d’y
adapter les paroles « Christus natus est ». Après
une nouvelle aubade au galoubet et tambourin et
de nouveau la marche triomphale, la « Marche des
Rois » reprend. L’orchestre emplit la vaste nef de la
Cathédrale, puis décroît peu à peu. Les Rois se sont
évanouis dans la campagne !
Cette cérémonie purement religieuse trouve son
origine dans l’office des vêpres de l’Epiphanie.
Cependant, depuis une décennie ou deux, elle
est supplantée par un défilé, en ville, composé de
figurants représentant l’arrivée des Rois Mages.
La faveur du public est telle que les médias font
désormais la part belle à cette seule vision, au
détriment de la célébration authentique qui retentit
depuis plus de 200 ans sous les voûtes séculaires
de la Cathédrale Saint Sauveur.
(Marche Solennelle des Rois
en la Cathédrale Saint-Sauveur)