Frédéric d’Agay nous parle de Pâques et de ses traditions …

Ce qu’on appelle le cycle pascal est en Provence moins particulier et prégnant que celui de Noël. « Il n’y a pas de Pâques provençal comme il y’a un Noël provençal » écrit Serge Panarotto. Il commence avec les rameaux, Rampau, qui sont en buis, laurier-sauce ou olivier. A Brignoles, à Toulon on mangeait des pois chiches ce jour là et les enfants recevaient quantité de friandises et sucreries qui étaient attachées aux branches des rameaux. Comme partout ailleurs les cloches partaient pour Rome le jeudi saint, jour d’aïoli, pendant les trois jours de la passion. Les cloches sont remplacées par des instruments sonore souvent en bois, comme des crécelles.

Pendant la semaine sainte,  ont lieu les offices des ténèbres à l’église, matines et laudes les mercredi, jeudi et vendredi saints. Les enfants de chœur lavent les pieds des pauvres le jour de la Cène, le jeudi saint, sous l’influence franciscaine particulièrement prégnante en Provence. C’est aussi une période de grands nettoyages mais interdiction de faire des lessives car cela portait malheur pour toute l’année. Le chemin de croix occupait une grande place le vendredi saint. Le Var en a de très beau comme celui de la Ste Baume. Le déjeuner maigre était soit un aïoli, soit  brandades de morue ou pois chiches.

Et pour Pâques, dans l’est du Var et l’Estérel on fait une omelette  avec les œufs pondus le vendredi saint, qui ont des vertus merveilleuses, un agneau ou cabri pascal, accompagnés d’oreillettes, dégustés avec du vin dans la soirée. A Marseille la salade pascale se composait d’œufs durs, olives noires et laitue. Les œufs sont colorés  en jaune et rouge avec la première peau d’oignons mise au moment de la cuisson. Et ce même jour les hommes revêtaient pantalons blancs et canotiers de la belle saison! Le lundi de Pâques était en certains endroits le jour du grand lavage de printemps  et jour de fête et de promenades et pique niques…