Décès de Pierre de Suffren de Saint-Tropez le 8 décembre 1788 à Paris. (Née le 17 juillet 1729 à Saint-Cannat en Provence)

Pierre de Suffren de Saint-Tropez gagne le titre de bailli en entrant dans l’ordre de Malte, à l’instigation de son père, un aristocrate provençal. Cela lui vaut d’être resté dans la postérité sous le nom de «bailli de Suffren».

Il connaît son baptême du feu à moins de quinze ans dans la Marine royale de Louis XV, pendant la guerre de la Succession d’Autriche. Il acquiert très vite un commandement et va dès lors s’illustrer avec des fortunes diverses, dans les différents conflits du XVIIIe siècle, en particulier contre les Anglais.

Obèse et mal embouché, il n’en est pas moins considéré comme l’un des plus grands marins français. Napoléon aurait dit de lui à Sainte-Hélène : «Oh ! pourquoi cet homme n’a-t-il pas vécu jusqu’à moi, ou pourquoi n’en ai-je pas trouvé un de sa trempe, j’en eusse fait notre Nelson…».

Rentré en France après la paix de Versailles (1783), le bailli est élevé à la dignité de vice-amiral. Il meurt dans un duel à la veille de la Révolution française.

 

Statue du Bailli de Suffren

Statue du Bailli de Suffren - St-TropezTacticien remarquable et combattant intrépide, Suffren reste l’une des plus belles figures de l’histoire maritime, à l’égal de Nelson ou de Ruyter. Il fut du reste surnommé par les anglais « l’amiral Satan ». • Château de Saint-Cannat : 1729
• Paris : 1788

Fils du marquis de Saint-Tropez, Pierre André de Suffren, fut admis dès l’âge de 8 ans comme Chevalier de Minorité de l’Ordre de Malte dont il devint plus tard Bailli.

Après avoir combattu sous les ordres de l’Amiral d’Estaing pendant la guerre d’indépendance des Etats-Unis, il se voit confier le commandement d’une division de cinq vaisseaux destinés aux mers de l’Inde. Dès son arrivée, il combat avec fougue et acharnement les troupes anglaises, et leur livre les batailles de Sadras, Provedien, Negapatam, Trincomalé, Gondelour.

Revenu à Paris en 1784, Suffren est nommé Lieutenant Général des Armées Navales, Chevalier du Saint-Esprit, et se voit attribuer la charge de vice-amiral. Comblé d’honneurs, Suffren meurt à Paris en 1788 alors que le Roi venait de lui confier le commandement d’une flotte en armement à Brest. Coléreux et violent, grand viveur devant l’éternel, jouisseur obèse, il ne délaissa aucun des plaisirs de ce monde et mourut dans un duel l’opposant au duc de Mirepoix.

Tacticien remarquable et combattant intrépide, Suffren reste l’une des plus belles figures de l’histoire maritime, à l’égal de Nelson ou de Ruyter. Il fut du reste surnommé par les anglais « l’amiral Satan ».

Pierre-André de Suffren a passé à St-Tropez une grande partie de son enfance, y découvrant la mer et la navigation. Entre ses campagnes militaires, c’est à St-Tropez qu’il venait se reposer.

La Bravade de Saint-Tropez par Orson Welles

La Bravade de Saint-Tropez et les bravadeurs fêtent le chevalier Torpès et la fidélité des Tropéziens au Saint-Patron de leur ville et Saint-Protecteur de tous les marins de la région, les 16, 17 et 18 mai, depuis le XVIème siècle, depuis 1558. Le réalisateur Orson Welles, qui a connu un succès mondial dès son premier film Citizen Kane, a écrit et dessiné en 1956 un livre sur cette fête patronale provençale, traditionnelle et tropézienne, pour sa fille Rebecca dont la mère, l’actrice star hollywoodienne Rita Hayworth, s’était mariée avec le scénariste, producteur, et acteur américain, le 7 septembre 1943 à Santa Monica en Californie aux Etats-Unis.

La Bravade, manifestation exemplaire de la commune tropézienne, qui veut dire bravoure, dure trois jours durant lesquels les musiciens, le porte-drapeau, les mousquetaires, le Cepoun, le Capitaine de ville, les fusiliers marins, certains habitants en armes qui ont revêtu leurs uniformes de soldats, les autres habillés de rouge et de blanc les couleurs des corsaires devenues celle de la ville, les enfants, les anciens, les soldats, les femmes qui dansent, font honneur dans la joie, la dignité, le sérieux, le respect et la bonne humeur au chevalier Torpes.

Sur la place de l’Hôtel de Ville, le maire de la commune de Saint-Tropez remet en compagnie du maire de Pise, ville d’Italie, la pique au Capitaine de Ville, élu chaque lundi de Pâques ainsi que l’État-major, pour un an, par le conseil municipal. Les habitants assistent ensuite sous des nuages de poudre et dans un vacarme assourdissant à des salves de fusils et d’artillerie tirées par les marins, aubades aux autorités et aux chefs de la Bravade, et des coups de tromblons tirés par les mousquetaires. Viennent après le dépôt de gerbe au Monument aux Morts au cimetière et une bénédiction des Armes par le curé dans le village. Les Gardes-Saint sortent la statue de Saint-Torpes de l’église Notre-Dame de l’Assomption, et emmènent le buste-reliquaire du Saint en procession dans les rues de la Cité et au port, au son des cloches, fifres, tambourins, clairons et tambours.

Le lendemain, la messe des Mousquetaires a lieu dans l’église paroissiale. Les bravadeurs ont cette fois une arme sur laquelle est fixé un bouquet béni, et à minuit, c’est la rédition de la Pique et du Drapeau. Le dernier jour, une messe d’action de grâces est donnée à la chapelle Sainte-Anne, suivie du traditionnel pique-nique.

Les Bravades sont une façon de rendre hommage à tous les militaires, marins, pêcheurs, corsaires, qui pendant 150 ans, se sont battus, avec courage, héroïsme et fidélité, pour défendre leur village des nombreux envahisseurs et pirates, et notamment pour commémorer les faits d’arme de la milice du Bailli de Suffren. Leur devise latine : Ad usque fidelis, veut dire Fidélité jusqu’au bout !

Qui est le chevalier Torpes ? Le 29 avril de l’an 68, à Pise, le chevalier Caïus Torpetius, officier et chef de la garde personnelle de Néron, converti au christianisme par l’apôtre Saint-Paul est décapité sous l’ordre de l’empereur romain, car il a refusé de chanter un hymne à la gloire de la déesse Diane, créatrice du monde. Tandis que son meilleur ami Andronic récupère sa tête, qui au XIIIème siècle sera vénérée en l’église San Rossoré près de Pise, son corps décapité est mis dans une barque avec un coq et un chien afin que ces deux animaux le dépècent, et livré au fleuve Arno. Mais un miracle s’accomplit. La barque avec le corps intact de ce martyre chrétien, échoue le 17 mai de l’an 68 en France, à Héracléa, qui sera baptisé Saint-Tropez. Le coq s’envola alors avec un brin de lin et donna son nom au village de Cogolin et le chien courut jusqu’à Grimaud. Une femme, Célestine, cacha le corps. La légende était née !